Quête de l'Immortalité: Croyance, Mythes et religions (hist.)

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Depuis le début de l'histoire humaine, la mort a toujours eu une place importante dans l'esprit des Hommes. Ils ont toujours tenté de comprendre ce qu'il se passait au-delà . Face à l'ignorance, ils ont cherché à la nier en se rattachant à l'idée apaisante d'une survie immédiate. Lhomme s'est alors réfugié dans une nouvelle conception : la religion. Dans chaque croyance, l'immortalité de l'âme semble avoir été un passage obligé. Selon cette conception, l’âme survit tel un « double du vivant ». Ainsi, la mort ne serait qu'une étape puisque l'existence se poursuivrait sous une autre forme. Au travers des multiples civilisations, penseurs, écrivains, artistes l'ont évoquée, ont essayé de la comprendre, de s'y préparer, de se la concilier ou, au contraire, de la repousser, de l'affronter.  Les religions, tout particulièrement, lui ont donné un sens précis et en ont fait un passage obligé vers l'au-delà, une sorte d'absolu spatio-temporel envisagé diversement selon les croyances. Elle reste aujourd'hui un questionnement quotidien, qui nous touche tous et qui suscite encore beaucoup d'appréhension. La peur de l'inconnu, l'incompréhension, l'envie de vivre, sont autant de raisons qui poussent l'humanité à craindre et à fuir la mort, laissant ainsi une place au fantasme de l'immortalité.

Qui n’a pas un jour songé à l’immortalité? Quelle culture n’a pas imaginé pour l’homme la possibilité d’échapper à la mort? L'immortalité est le caractère de celui qui ne meurt pas. "Le seul argument contre l'immortalité est l'ennui." tels sont les mots de Emil Michel Cioran, philosophe et écrivain roumain d'expression française qui met en avant les bienfaits de ce désir, tout en nuançant son propos; un fantasme donc, qui nous pousse à nous demander comment l'Homme pourrait atteindre cette immortalité ? 

 La jeunesse éternelle constitue une ambition née il y a plusieurs millénaires.Cette croyance a traversé les âges et tourmenté bien des esprits. Des mythes la concernant s'implantent dans les consciences dès l'époque grecque, avec la mythologie.

 

 

 

 

La fontaine de jouvence

 

Egalement appelée fontaine de vie ou fontaine d'immortalité, elle est un symbole de perpétuel rajeunissement. Cette fontaine mythique semble dériver de la mythologie biblique et classique. En effet, elle serait localisée dans le jardin d’Éden et émergerait aux pieds de l'arbre de la connaissance, au centre du paradis. Elle évoque les notions de purification et de régénération. La légende de la fontaine de Jouvence est probablement liée à la fascination de l'Homme pour l'eau et à l'importance qu'elle exerce sur notre vie. Dans la mythologie romaine, Jupiter (dieu du ciel gouvernant la terre et le ciel, ainsi que tous les êtres vivants s'y trouvant, il est aussi le maître des autres dieux) aurait transformé Nauplie, la nymphe de Jouvence en fontaine. La déesse Junon s'y baignait tous les ans pour retrouver sa virginité.

 

                                    

 

 

 

Idunn

 

Dans la mythologie nordique, Idunn est la déesse Asyne de l'éternelle jeunesse. Elle détiendrait dans un coffre des pommes possédant le pouvoir de rajeunissement. Quiconque en mangerait une, retrouverait sa jeunesse. Lorsque les dieux se sentent vieillir, ils en consomment une, ce qui leur permettraient de garder une jeunesse éternelle jusqu'au jour du Ragnarök (fin du monde prophétique comprenant une série d’événements dont la succession de trois hivers sans soleil suivi d'une grande bataille sur la plaine de Vígríd).

 

                                                               

 

 

 

 

Le Nectar et l'Ambroisie

 

Dans la mythologie grecque, le nectar et l'ambroisie avaient pour rôle de nourrir les Dieux. En effet, ils ne consommaient pas de nourriture humaine. Le nectar remplaçait le vin et l'ambroisie les aliments. L'ambroisie était également utilisé par les Dieux comme huile. Ils s'en servaient comme onguent, en oignant leur corps pour le préserver ou afin de conférer l'immortalité. Ainsi, selon la légende post-homérique, Achille avait été frotté tous les jours par sa mère avec de l'ambroisie avant d'être plongé dans les flammes qui ont dévoré sa part mortelle.

 

 

 

L'élixir de longue vie

 

 

L'élixir de longue vie est une potion ou boisson légendaire qui aurait pour vertu de prolonger indéfiniment la vie ou de conserver indéfiniment sa jeunesse. Cet élixir aurait été découvert grâce à alchimie. En 1605, un maréchal nommé François-Annibal d'Estrées donne aux moines de la Chartreuse de Vauvet, à Paris, un manuscrit révélant la formule d'un élixir de longue vie. C'est cet élixir qui serait à l'origine de la liqueure la Chartreuse.

 

 

 

Le Graal

 

 

Le Graal est un objet mythique (une coupe) de la légende arthurienne (ensemble de textes sur le roi Arthur, son entourage et la quête du Graal, écrit lors du Moyen-Âge). On retrouve souvent le mythe du graal dans les romans tels que Perceval le Galois ou La quête du graal. Cette coupe aurait servit à receuillir le sang du Christ après sa crucifixion lors de la Cène (dernier repas du Christ). Au contact du sang du Christ, le Graal aurait acquis d'immenses pouvoirs: la capacité de guérir et de réssusciter celui qui boirait dans cette coupe. 

 

 

                                     

 

 

 

 

 

 

Antiquité romaine

 

Dans la Rome Antique, les divinités se distinguaient des hommes de par leur immortalité. Toutefois, dans la pensée romaine ancienne, les hommes mouraient-ils entièrement ou laissaient-ils subsister une part d’eux-mêmes, qui serait alors immortelle? Si oui, cette part correspond-elle à l’âme? Est-ce que l’âme subsiste et change simplement de lieu de «résidence»? À en croire les sources écrites (littéraires et épigraphiques) et iconographiques, les réponses sont multiples, parfois contradictoires, souvent ambiguës, et relèvent de croyances personnelles en des doctrines philosophiques dérivées majoritairement de courants grecs. En fait, les Romains abordent généralement la question de l’immortalité par le biais de la mémoire et de la divinisation.

 

Antiquité grecque

 

 

 

Dans l’Antiquité grecque comme dans la Rome Antique, seuls les dieux étaient immortels. Selon les mythes, les hommes devaient passer toute leur existance sur Terre. Mais certains philosophes relayés par le courant orphique (courant religieux issu du mythe d'Orphée) évoquent bientôt la possible immortalité de l’âme humaine. La pensée de l'immortalité de l'âme naît en Grèce au VIème siècle av J.-C.

Le philosophe et mathématicien Pythagore, lui aussi, n’accepte pas que la vie s’achève par la mort. A son tour, il influence fortement un autre philosophe grec Platon (427-347 av. J. C.) pour qui l’âme est immortelle et de nature divine.

 

 

Ancien et Nouveau Testament

 

L'Immortalité se retrouve dans le Nouveau Testament* où l'on aborde l'immortalité lors de la résurrection des morts et dans les textes de judaïsme alexandrin*, où il est question d'immortalité de l'âme.

 

 

L'affirmation biblique de l'immortalité ne remonte qu'aux dernier siècles avant l'ère chrétienne, la résurrection de Jésus en serrait l'élément déclencheur. La réflexion sur les conditions et les formes de cette immortalité a beaucoup préoccupé les théologiens de l'époque.

Dans l'Ancien Testament*, le peuple israélien ne se préoccupaient pas de l’au-delà ni de la vie éternelle. En effet, ils admettaient qu'après la mort, l'homme descendait dans un enfer appelé shéol, une place sans confort, où tous, justes et criminels, rois et esclaves, pieux et impies se retrouvent après leur mort pour y demeurer dans le silence et redevenir poussière.

L'immortalité a été abordé pour la première fois chez les prophètes*. Enterrer les morts sans sépultures devient un geste de piété. Il faut cependant attendre les persécutions du IIème siècle pour que l'immortalité grâce à la résurrection s'exprime de façon claire. Elle concerne d'abord tout ceux qui meurent martyrs de leur foi. 

 

 

 

Dans le judaïsme alexandrin*, l'âme est immortelle.

La conception juive de l'immortalité, au Ier siècle avant J.-C n'est pas encore unifiée. Les sadducéens* ne croient ni en la résurrection des morts ni en aucune autre forme de survie. La plupart des écoles juives transmettent la foi en l’au-delà et accèdent à des représentations d’événements eschatologiques*. Les textes hésitent entre la survie de l'âme et la résurrection. Des écrits appocalyptiques, difficilement datables, contiennent des descriptions du scénario eschatologique qui mêlent les deux perspectives. Deux modèlent principaux cohabitent. Dans le premier, Dieu en colère, se rend sur Terre, le règne de la mort s'installe pour tous, puis au resonnement des trompettes, tous réssusciteront. Dans le deuxième, lorsque Dieu se rendra sur Terre, personnes ne mourra. Les morts, se rejoindront aux vivants et tous seront transformés. Les justes iront aux cieux et les autres en enfer pour l'anéentissement et le malheur.

 

 

Dans le Nouveau Testament, Jésus de Nazareth, un juif de Galilée est le premier a être réssucité. C'est à partir de ce moment que ce forme l'immortalité dans la pensé chrétienne.

 

En 590, Grégoire le Grand, un des quatres Pères de l'Église Occident, devient la représentation de référence des conditions de l'immortallité.

L'Église catholique enseigne que chaque âme est immortelle et créée par Dieu. Elle ne périt pas,elle se sépare du corps duquel elle se réunira lors de la resurrection finale. Pour les catholiques, l'âme est immortelle et le jugement post mortem, au Purgatoire permet son accès au ciel ou à l' enfer. Il n'y a cependant qu'une seule vie, partagée chronologiquement en trois : l'une terrestre, liée au corps, l'autre céleste, où l'âme jouit de la Vision de Dieu, et enfin la vie de la résurection des corps. Le dogme dit en effet que Jésus va revenir sur la terre et que les corps de tous les humains seront ressuscités et jugés pour une vie éternelle avec son corps.