perception de la mort en Rome Antique (hist.)

 


Bien que les morts soient redoutés, qu'ils structurent l’espace et le temps, la mort est familière. Et en même temps, elle est une souillure dont les vivants doivent se prémunir : son contact rend impur un magistrat ou un prêtre. Mais que ce soi à partir de la littérature, de la peinture, des sculptures, la mort telle que les romains se l'imaginaient est difficile à appréhender avant la fin de la république: elle n a pas de représentation dans la religion romaine traditionnelle et son iconographie (une femme ailée qui entraine le défunt) est emprunté  au monde étrusque. C'est une abstraction, comme l'est Orcus, le seigneur du monde des morts (équivalent d'Hadès), qui n'a ni culte ni temple. De même, on ne trouve guerre de spéculation sur les problèmes d'un au-delà mais des attitudes à tenir devant la mort.

 

 

 

 

Passé cette période, l'art funéraire, extrêmement disparate, rassemble et compose avec des traditions latines, italiques, grecques, hellénistiques. Soumis aux modes et aux opinions personnelles du défunt ou du commanditaire, il parle autant du mort, de ce qu'il était de son vivant ou du destin, que de la mort elle-même. Il demeure très discret sur l'au delà et présente même des sujets qui n'ont aucun rapport évident avec la mort. Si des motifs sont assurément funéraires (Méduse, torche inversée, lion terrassant un animal, pavot, etc...), d'autres (sommeil, banquet, chasse) ont une portée symbolique sur laquelle se divisent les historiens qui ne peuvent oublier que dès l'Antiquité plusieurs lectures en étaient possibles. 

Parallèlement, sous l'influence de l'hellénisme, de la philosophie et des religions venues d'orient, se développent des notions telles que l'immortalité astrale, la béatitude éternelle où l'âme des morts rejoindrait le monde des Dieu. En outre, s'individualise le salut de l'âme ( système de rétributiton, l'après mort dépend des actes de l'existence spécifique du mort ). Mais pour beaucoup, la mort était un néant, un sommeil éternel, une sorte de léthargie et le monde des Ombres sur lequel règne Dis Pater (le Riche, calque de Pluton, Hadès) demeure mystérieux. L'injustice du trépas est souligné quand la mort est prématurée, lorsqu'elle s'inscrit dans le prolongement d'une vie, elle paraît  chose naturelle que l'on admire parfois : des recueils d'exemples de belles morts, des listes des derniers mots, imaginés, vraisemblables ou réels, circulaient. Et le souci de passer avec dignité, d'honorer son nom, de trouver la gloire et d'accepter ce destin et cette justice divine qui frappent tous les mortels, dicte conduites et comportements des vivants.