Perceptions de la mort à la Renaissance

En Europe, au XV° et XVI° s, une minorité d’intellectuels ont cultivé une attitude à l’égard de la mort et de l’au-delà inspirée de la culture antique et caractérisée par de nouvelles valeurs, différentes de celles de la religion chrétienne. A l’origine des conceptions humanistes se place une forme de survie de l’individu, même si Dieu demeure la fin de toute chose.

Dès la seconde moitié du XV° s., les attitudes et réflexions sont de plus en plus détachées de la religion. Au tournant du XVI° s., cette nouvelle position à l’égard de la mort recouvre des courants humanistes très différents qui n’ont aucune unité en ce domaine.

Dans les années 1620-1630, les libertins français constituent un petit groupe difficile à cerner mais qui revendique sa contestation de la religion. Il serait plus juste de les qualifier de déistes que d’athéistes. Les théories libertines nient l’importance de la religion pour se rapprocher d’un éventuel Dieu. La pensée libertine, contestataire, s’en prenant aux pouvoirs politique et religieux, ne peut s’exprimer directement à travers les écrits, sans peine de sanctions immédiates (prison ou  bûcher). La répression politique et religieuse viendra vite à bout des libertins les plus voyants.

 

                                                                      Exécution par le feu au XVIe siècle

 

On peut faire un parallèle avec le mythe de Don Juan. Libertin  bafouant les lois de la famille et de la société, Don Juan refuse de se repentir et est entraîné en Enfer. On peut remarquer que ce personnage triomphe toute au long de sa vie, mais c’est oublier que pour les contemporains seule compte la Vie éternelle.

Le XVII° s. a pourchassé les libertins. C’est contre eux que Pascal a développé l’argument du pari. Mais au-delà de l’irréligion, qui correspond à un petit groupe qui recrute surtout dans le milieu plus libre des courtisans, commence à se répandre parmi les élites des idées qui vont dans le sens d’une lecture rationaliste de la mort.

Ces idées annoncent le siècle des Lumières.